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EXEMPLES DE COMMENTAIRES DE TEXTE TRAITES PAR NOTRE EQUIPE

Exemples de "Pack" commentaire
Exemple 1 (Analyse+plan+ question supplémentaire)
Exemple 2 (Analyse+plan+ question supplémentaire)


Exemple 1 : Commentaire d'un texte de Merleau Ponty. (posée le 27/01/2007)

Question

Il faut faire le commentaire philosophique du texte si dessous (la connaissance de l'auteur n'est pas requise) :

Merleau-Ponty

Dégagez l'intérêt philosophique du texte en procédant à son étude ordonnée :

[« Il y a (...) deux vues classiques. L'une consiste à traiter comme un résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose entre les choses. L'autre consiste à reconnaître dans l'homme, en tant qu'il est esprit et construit la représentation des causes mêmes qui sont censées agir sur lui, une liberté acosmique. D'un côté l'homme est une partie du monde, de l'autre il est conscience constituante du monde.] [Aucune de ces deux vues n'est satisfaisante. A la première on opposera toujours (...) que, si l'homme était une chose entre les choses, il ne serait en connaître aucune, puisqu'il serait, comme cette chaise ou comme cette table, enfermé dans ses limites, présent en un certain lieu de l'espace et donc incapable de se les représenter tous. Il faut lui reconnaître une manière d'être très particulière, l'être intentionnel, qui consiste à viser toutes choses et à ne demeurer en aucune. Mais si l'on voulait conclure de là que, par notre fond, nous sommes esprit absolu, on rendrait incompréhensibles nos attaches corporelles et sociales, notre insertion dans le monde, on renoncerait à penser la condition humaine. »]

Ce texte est probablement extrait de Projet de cours au collège de France, le commentaire devra comprendre 2 grandes parties qui suivent la logique du texte : ces 2 partie sont délimitées par des crochets dans le texte(une troisième partie peut être proposée après les 2 premières parties...). Les mots soulignés sont des concepts importants à développer. Il est notamment conseillé de faire référence à Husserl concernant « l'être intentionnel », et Spinoza concernant la « liberté acosmique ». Ne pas raconter la vie de l'auteur. Faire des transitions, une introduction et une conclusion. Soyez le plus précis possible dans l'analyse linéaire du texte.

Réponse

« Je ne suis pas spinoziste, parce que je ne peux pas croire que je suis un bloc de lave sur la lune ». Fichte, en qualifiant ainsi l'éthique de Spinoza, exprimait de façon un peu provocatrice le fait qu'un débat indécidable traverse l'histoire la philosophie au sujet de la question de la liberté : il semble y avoir autant d'arguments en faveur de la thèse d'un homme libre cause de son action et en faveur de la thèse réciproque d'un homme causé par l'ordre des faits et incapable d'agir librement. C'est, d'une certaine façon, le problème que pose le texte qui est ici soumis à notre étude. En effet, en distinguant les deux vues « classiques », l'auteur tente de montrer ce qu'il y a d'indécidable dans la position de la conscience humaine, qui se vit à la fois comme le produit des choses (elle est entièrement déterminée) et comme un « empire dans un empire », c'est-à-dire comme libre d'influer sur l'ordre de son action dans les choses. Ce qu'il y a de problématique dans ce texte est justement le fait qu'il ne cherche pas à décider. En ce sens, si le philosophe justifie le fait que la position de l'homme est indécidable, et qu'il est nécessaire de poser de façon concurrente l'hypothèse déterministe et l'hypothèse de la liberté, est-ce que cela ne revient pas à justifier toutes les situations possibles et à condamner toute compréhension de la situation de l'homme ? La position défendue n'est-elle pas trop dangereuse, en ce qu'elle autoriserait à expliquer l'existence humaine à la fois par la liberté et par le poids des choses, ce qui revient à ne pas avoir d'explication véritable. Nous chercherons tout d'abord à analyser dans un premier temps la position de l'alternative indécidable entre les deux hypothèses. Puis nous nous efforcerons de comprendre dans un second temps les raisons pour lesquelles l'auteur refuse de trancher entre les deux hypothèses. Enfin ,dans un troisième temps, nous isolerons trois caractéristiques particulières qui peuvent faire l'objet d'une discussion de la thèse générale du texte.

I. La première partie distingue deux hypothèses. Tout d'abord, il s'agit de l'hypothèse déterministe (a) selon laquelle l'homme serait une « chose » produite par les « influences [..] du dehors », c'est-à-dire d'une hypothèse selon laquelle l'homme possède un corps qui est soumis à al causalité physique des évènements du monde, causalité qui explique qu'il n'a pas le choix de ce qui lui arrive. Face à cette hypothèse, se trouve classiquement affirmée une seconde hypothèse (b) selon laquelle la conscience humaine construit une « représentation » qui permet la « liberté ». Il s'agit ici de dire que l'homme peut comprendre les causes physiques qui pèse sur son corps, et trouver les moyens rationnels de contrer ces influences et de devenir libre en s'arrachant au jeu de la causalité extérieure sur lui.
Ces deux hypothèses semblent également insatisfaisantes, dans la mesure où elles ne parviennent pas à expliquer réciproquement d'une part le fait que tout est explicable physiquement, mais que nous continuons à nous sentir libres (objections qui vont être développées).

II. La seconde partie détaille, en deux temps, ces objections. Tout d'abord (a), il s'agit de remarquer que nous avons conscience de nos actes et de notre rapport aux choses, c'est-à-dire que l'homme n'est jamais condamné à une immédiateté et à un présent indépassable. Il possède la capacité de surplomber le cours de évènements et de se poser comme volontaire, c'est-à-dire de développer son intention dans le cours de choses (il prévoit ses actes et pose des fins). Cependant, cette objection rencontre l'objection symétrique et inverse selon laquelle nous pouvons toujours expliquer nos comportements par l'ordre de la causalité des faits, c'est-à-dire que nous expliquons nos actes de façon objective en montrant que si nous avons agi d'une quelconque manière, c'est en raison de causes physiques ou sociales qui précédaient nos actes.

III. La thèse de ce texte semble toutefois problématique. Au plan théorique, il semble que nous avons alors deux modes d'explication du cours des choses : selon les causes objectives et selon les raisons subjectives : cela met en péril la possibilité de trouver une vérité acceptable (a). En outre, si nous ne pouvons nous mettre d'accord théoriquement sur nos modes d'explication des choses, nous sommes pratiquement bien en peine de fonder notre responsabilité : comment dire à une personne qu'elle aurait pu faire autrement si elle invoque le fait qu'elle était déterminée (b). Enfin, n'y a-t-il pas un risque psychologique trop grand à dévaloriser ainsi l'homme ? En effet, en supposant que nous maintenions les deux ordres d'explication, nous sommes constamment en mal de liberté, ou notre liberté est sans cesse contrariée par des causes objectives, ce qui engage une souffrance morale que désignait déjà Fichte indirectement en refusant de se prendre pour un bloc de lave sur la lune (c).

Question supplémentaire

j'ai effectivement les grandes idées mais peut de culture philosophique pour les développer correctement. En effet, pouvez vous apporter quelques précisions concrenant les "influences physiques", le "déterminisme", les "causes", la "liberté acosmique", "l'être intentionnel" et la "condition humaine", tout en recadrant ces différents concepts dans le contexte du commentaire. Merci.

Réponse

Ces expressions peuvent être groupées.
Pour les trois premières, ce qu'il s'agit de comprendre est que les influences physiques sont les influences matérielles du monde physiques sur notre corps, comme par exemple le fait qu'une odeur ou encore qu'un mouvements nous incitent à agir d'une certaine manière, un peu comme une boule de billlard qui serait poussée par une autre boule. Le déterminisme désigne d'ailleurs ce mouvement de causalité ou de détermination : certaines choses mes poussent à agir sans que je n'ai le choix. Autrement dit, je suis déterminé à agir par dess causes physiques qui obligent mon corps à faire certains mouvements (comme par exemple si je fais tomber une pierre sur mon pied). Les causes se définissent alors comme la façon dont des objets extérieurs du monde me poussent à agir d'une certaine façon. Pour ce qui est de la liberté acosmique. Il s'agirait de dire que l'homme peut sortir du cosmos, c'est-à-dire agir librement sans que le déterminisme naturel s'exerce sur lui et sur son corps ou son esprit. La liberté acosmique, comme capacité à se libérer de tout contexte reposerait alors sur l'être intentionnel, c'est-à-dire sur ma capacité à vouloir des choses pour lesquelles je ne suis pas déterminé. Je pose donc librement des intentions qui vont devenir concrètes (être exécutées par mon corps) sans que rien ne m'ait poussé à les réaliser. la condition humaine a donc ceci de particulier que l'homme n'est pas seulement un élément de la nature comme les autres (il ne subit pas seulement le déterminisme) mais est un être intentionnel libre qui peut dominer le déterminisme.


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Exemple 2 : aide au commentaire de texte (posée le 22/01/2007)

Question

j'ai un devoir à faire sur un texte Hegel.
sujet : Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :
"L'idée essentielle qu'il nous faut noter est que, même si le talent et le génie de l'artiste comportent un moment naturel (don), ce moment n'en demande pas moins essentiellement à être formé et éduqué par la pensée, de même qu'il nécessite une réflexion sur le mode de sa production ainsi qu'un savoir-faire exercé et assuré dans l'exécution. Car l'un des aspects principaux de cette production est malgré tout un travail extérieur, dès lors que l'oeuvre d'art a un côté purement technique qui confine à l'artisanal, surtout en architecture et en sculpture, un peu moins en peinture et en musique, et dans une faible mesure encore en poésie. Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n'est pas l'inspiration qui peut être d'un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l'application et une pratique assidue. Or il se trouve qu'un tel savoir-faire est indispensable à l'artiste s'il veut se rendre maître du matériau extérieur et ne pas être géné par son âpre résistance".
J'ai besoin d'aide car je ne comprends vraiment le texte. merci

Réponse

Le poète romantique est un prophète, disait Hugo. Intermédiaire entre les dieux et les hommes, ce poète semble alors incarner la figure du génie ou du mage, figure qui laisse à penser qu'il possède un don surnaturel, qu'il est celui qui se distingue par nature des autres hommes qu'il a à guider. En ce sens, ce n'est pas le travail qui expliquerait le génie, mais le don. Est-ce toutefois si évident ? Mallarmé ne confessait-il pas l'angoisse de la page blanche ?
C'est, dans une certaine mesure, le problème que pose Hegel dans le texte qui est ici soumis à notre étude. Constatant l'opposition classique entre don et travail, il défend la thèse selon laquelle les deux sont indissociables, et met ainsi en lumière le fait que la puissance artistique dépend d'une réflexivité de l'artiste qui donne forme à son inspiration. Cette thèse peut toutefois semble surprenante. L'artiste est-il forcément un penseur ? Dubuffet parlait de « l'art des fous », en choisissant d'exposer les œuvres des aliénés : ne faut-il pas alors penser que l'art ne dépend pas d'une abstraction, d'une pensée réfléchie, mais bien d'une inspiration, d'un don ou d'un génie ?
Nous nous attacherons tout d'abord à saisir de quelle façon Hegel conçoit l'opposition classique entre don et travail (l1 à l5), pour ensuite montrer qu'il insiste sur le rôle du travail dans la mesure où l'artiste a à maîtriser techniquement une extériorité (l5 à l10). Dès lors, il devient possible de concevoir l'art comme une maîtrise et un dépassement de la matérialité du monde sensible (l10 à l15).


I. La production de l'oeuvre d'art apparaît certes tout d'abord comme le fruit d'un don naturel attribué à certains individus (a). Néanmoins, ce don ne serait rien s'il n'était pas éveillé et éduquer, c'est-à-dire si l'homme ne prenait pas conscience de le posséder (b). En ce sens, le don artistique n'existe que par la réflexion fait sur lui-même et ses propres compétences, et par la capacité qu'il a alors à développer un savoir-faire, c'est-à-dire apprendre à user des techniques qui lui permettront de réaliser son don (c).

II. Ce qui explique la nécessité du travail ne tient pas tant à la nature du don lui-même qu'au fait que ce don ne peut s'exercer que sur un monde naturel et extérieur comme tel à l'esprit de l'artiste : le monde sensible (a). Dès lors, l'artiste est en quelque façon un artisan qui doit dominer une matière et former matériellement ses idées dans la production de l'œuvre (b). Il est, à cet égard, possible d'en déduire une forme de classification du rapport entre l'artiste et les différentes matières. En effet, de l'architecture à la poésie, même si la problématique reste la même, le rapport à la matière change puisque cette matière est plus ou moins matérielle, c'est-à-dire pluis ou moins extérieure et résistante (c).

III. Hegel prend donc parti pour une théorie rationaliste ou spiritualiste de l'art qui fait dépendre le génie d'une explication parfaitement rationnelle qui rejette la théorie de l'inspiration (a), et donne tout pouvoir à la prise de conscience, ce que par ailleurs Hegel nomme l'avènement de l'Esprit (b). Il faut donc concevoir l'artiste comme celui qui cherche « à rendre sensible l'idée », c'est-à-dire qu'il ne peut réaliser son talent que par une maîtrise du sensible et une domination de la matérialité du monde (c).

Question supplémentaire

Je vous remercie.
Je ne suis pas sur d'avoir bien compris le plan de ce texte.(les lignes mentionnées pour les 3 parties ne correspondent pas au texte).Pourriez vous m'indiquer les débuts et fins des 3 parties. Par ailleurs, ne ne comprend pas bien le sens de la 3ème partie.
Merci

Réponse

La première partie s'arrête à la fin de la première phrase, la seconde à la fin de la deuxième phrase, et la troisième concerne la fin du texte. Concernant la troisième partie, il s'agit de montrer que pour Hegel l'artiste n'a pas un talent parce qu'il imit le monde mais parce qu'il le fait comprendre. Pour le dire un peu plus rigoureusement, ce qu'il s'ait de montrer est que l'art est certes une oeuvre matérielle qui présente un regard subjectif sur le monde qui semble copier ce que l'oeil voit. Toutefois, l'artiste est libre de représenter la réalité telle qu'il la voit et surtout la pense. Cela signifie que l'oeuvre d'art est particulière en tatn qu'elle exprime une façon de voir, mais que cette particularité est en fait trompeuse. Cela ne veut pas dire que l'oeuvre d'art n'est qu'une vision singulière et unique de la réalité. Tout au contraire, il faut saisir que ce que traduit l'artiste dans l'oeuvre est une forme de maîtrise de la réalité au moyen de sa pensée. En effet, en exprimant sa façon de voir les choses, l'artiste domine intellectuellement le monde sensible : il le soumet parce qu'il parvient à représenter non pas une réalité brute mais l'idée qu'il se fait de la réalité. Dès lors, l'art marque la domination de l'esprit sur une matière qui se fait transformer selon les désirs de l'individu.


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